Loin du cinéma millimétré de Bollywood, la réalisatrice Payal Kapadia, 38 ans, trace sa route, marquée par son approche intrépide et presque expérimentale au sein d'une industrie où la censure dicte sa loi. À Cannes, elle avait déjà fait des éclats en 2021 grâce à son documentaire Night of Knowing Nothing. Sacré d'un Œil d'or, le prix du documentaire, le film s'articulait alors sur la correspondance entre une étudiante en cinéma et son petit-ami, après qu'il ait été contraint d'abandonner les études ainsi que leur relation, n'appartenant pas à la même caste qu'elle. En 2024, Payal Kapadia revient, cette fois-ci en Compétition officielle. Une première pour un film indien, depuis 30 ans après Destinée de Shaji N (1994). Doté d'une poésie inouïe, All We Imagine as Light dresse les portraits de deux femmes, Prabha et Anu, dans un Bombay sombre et oppressant. Il s'est rapidement niché parmi nos coups de cœur du Festival de Cannes, pour son extrême délicatesse et le regard tendre qu'il pose sur ses personnages féminins, pour qui la sororité devient l'ultime salut, dans une société gangrénée par les injustices. Alors que le film se dévoile ce mercredi 2 octobre dans les salles françaises, rencontre avec une artisane du cinéma de demain.
Rencontre avec Payal Kapadia, réalisatrice de All We Imagine As Light
Vogue. Pourquoi filmer les amitiés féminines ?